Constellation

Dans les pâturages d’altitude, les vaches déposent des tourbillons de matière fécale. Séchée, en partie érodée, percée de trous noirs, ces amas attirent mon attention. Je suis séduit par leur richesse plastique. Je me souviens que la bouse séchée était utilisée par les montagnards comme combustible. Je conçois cette harmonie, cet équilibre entre l’Homme et la Nature imposé par la frugalité de la vie en altitude. De l’intelligence du recyclage et de siècles d’observations !

De digression en digression, je glisse vers  la maxime attribuée à Lavoisier “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. Plus tard je découvre qu’elle-même est reprise au philosophe présocratique Anaxagore pour qui seul le Cosmos permettait de comprendre le fonctionnement du Monde. En résumé, la matière pré-existe, ensuite l’intelligence de son agencement fait le reste, c’est à dire fait exister le tout en harmonie loin du désordre.